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Moi qui aime les animaux je dois dire que j'ai souffert à la lecture de ce roman qui pourtant commence assez bien: Michaël est recueilli, enfin volé serait plus juste, par un marin finalement sympathique, qui l'emmène voguer sur toutes les mers et les océans du monde, et qui surtout profite des aptitudes du chien pour lui enseigner quelques tours. Hélas c'est à cause de ces dons que le pauvre cabot sera volé de nouveau mais cette fois pour entrer dans une école de cirque où on forme les animaux à coups de matraque, de fouet, où on leur enseigne la crainte, la terreur et la souffrance perpétuelle pour aller régaler un public naïf qui s'extasie bêtement.
Tout le roman se déroule à travers les yeux du chien, si bien que le lecteur ne peut que s'identifier à lui et non aux hommes qui sont tous plus monstrueux et inhumains les uns que les autres. Les dresseurs bien sûr sont particulièrement ignobles, réduisant les animaux à l'état d'objets interchangeables, mais le public également, car ce n'est pas la beauté du numéro qui motive le dresseur mais simplement le gain qu'il pourra retirer de ses tournées, et le public se presse pour aller voir les animaux les plus divers accomplir des tours parfaitement contre nature. Et c'est avec la plus grande naïveté que ces braves gens croient que c'est par amour pour leurs maîtres que les animaux accomplissent toutes ces prouesses alors que tout n'est que supercherie, crainte, douleur et souffrance.
Je n'ai jamais beaucoup aimé le cirque, et particulièrement les numéros d'animaux dressés, ça m'a toujours mise mal à l'aise sans que je sache pourquoi, car je ne m'étais jamais penchée sur la question. Grâce à la lecture de ce petit roman je sais à présent que ce que je n'aime pas c'est le fait de forcer des animaux, même sans méthodes cruelles (car j'ai moi aussi la naïveté de croire que les pratiques ont changé), à faire des choses dont ils n'ont pas la moindre envie et qui sont surtout contre nature: obliger un quadrupède à marcher sur deux pattes, faire chanter un chien, bref essayer de les faire ressembler à des humains, voilà ce qui me chiffonne. C'est sûrement pour la même raison que je trouve parfaitement immonde d'affubler des chiens de manteaux et de coiffures aussi ridicules que ceux de leurs maîtresses ou de leur vernir les griffes.
Il paraît qu'après le succès du roman aux États-Unis dans les années 20 les pratiques ont beaucoup changé dans les cirques et que leur fréquentation a même baissé. La littérature aurait-elle donc un pouvoir?...
Quand vous dites "vieille édition"... S'agit-il d'un "bibliothèque verte" des années 50-80 (cartonnée), ou bien plus ancienne (titre en marron ou en doré sur fond vert, édition accompagnée à l'origine d'une jaquette de papier illustrée)? Concernant les évolutions de société que vous abordez en fin de billet: aujourd'hui, bien plus largement que le seul spectacle de cirque (ça y est, les spectacles avec animaux tirent à leur fin), le "bien-être animal" est une thématique à la mode, y compris pour ceux que nous mangeons. Ouais... je reste dubitatif. OK pour punir le sadisme (plaisir de faire souffrir inutilement les animaux), mais je pense qu'il peut exister des attitudes un peu trop extrémistes (vegans fanatiques qui vont attaquer des boucheries?!?). (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola